mercredi 11 octobre 2017

"Belle et Bête" - Marcela Iacub.


De Marcela Iacub, Editions Stock, 2013, Témoignage. 

Résumé :


« Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n'avais aucune culture. Et j'ai été folle de toi. Non pas qu'il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j'ai éprouvés. C'est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j'aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc. C'est ma compassion pour ces animaux si dénigrés qui a éveillé mon intérêt pour toi. Tu étais le grand persécuté, le bouc émissaire. Je me suis sentie obligée de prendre ta défense pour dire : les porcs ont le droit d'être des porcs. Une société qui met ces créatures en prison aux seuls motifs qu'ils ont des goûts propres à leur espèce n'est pas une société libre et juste. »

Mon avis :

    Les livres que je présente sur le blog, Instagram ou que je lis tout simplement me déplaisent très rarement. Je les choisis en fonction de leur résumé ou de l'auteur lorsque j'affectionne sa plume. Je suis très éclectique et très curieuse de ce qu'on peut découvrir dans un livre. J'aime le triste, le drôle, le joyeux, l'enchanteur comme le magicien, l'horreur comme la torpeur. Chaque livre me donne des sensations. J'ai eu la surprise de ne pas avoir été déçue par les services de presse que j'ai pu recevoir. Chaque livre est une parole à lire, comprendre, ressentir, faire vivre. 

    Mais ici... Je n'ai pas aimé, je n'ai pas détesté. Certes, il s'agit d'un témoignage, mais plutôt d'un règlement de comptes entre une femme et l'homme qu'elle a perdu/quitté. Je ne savais pas qu'il s'agissait de DSK. À la limite, qu'il s'agisse d'un personnage public n'a pas rendu ma lecture meilleure ou pire. Je ne connaissais pas l'auteur. Je ne connaissais rien du "buzz médiatique" dont le livre a fait l'objet à l'époque. Marcela Iacub y décrit de façon cru ce qu'a été sa "relation" avec DSK, du début, à la fin. La parole de l'une sans la réponse de l'autre. 

    Ce qui me perturbe, c'est qu'elle partage de façon provocante ce qui à mon sens doit rester de l'ordre de l'intime. Le "Tu" inlassablement accusateur du livre était éprouvant. La comparaison avec un cochon, à mon sens, inutile. De plus, il y avait un grand vide dans ce livre : des reproches, beaucoup de reproches, du narcissisme fortement indigeste. 
    J'ai lu, très vite. Je pense même que les personnes dans les transports en commun qui m'ont vu lire ont pu apprécier ma mine fronçant les sourcils, l'air à la fois étonné et incrédule. Car j'ai été étonnée du début à la fin du ton du livre, de cette plume pourtant si brute, et en même temps incrédule, au début tout du moins, je ne pensais pas qu'il s'agirait d'un nombril parlant à un autre nombril. 

    J'ai beaucoup de mal à considérer ce livre comme un roman. Ce qui est dévoilé est de l'ordre du privé. Marcela Iacub est une adulte face à un autre adulte. Il n'y a pas matière à polémique, les lignes de ces pages ne le méritent pas. Cela aurait dû rester dans les placards de la vie privée. On n'y apprends rien, ce la ne nous concerne pas.
    Je ne regrette pas ma lecture. Je ne suis pas capable de vous dire qui a eu ce discours, mais "un livre, même s'il ne nous a pas plu a sans doute réveillé des émotions en vous, c'est qu'il a réussi la moitié du chemin". 

En bref : 

Du privé qui a été rendu public. Ne mérite pas de polémique, mais fait réfléchir sur les relations interhumaines.
 

2 commentaires:

  1. tu es pas la seule à n'avoir pas aimé. On est beaucoup a avoir même détesté. on dirait qu'elle a vomit toute sa relation pour en sortir ce livre. Dommage. passons, il y a pleins de beaux livres à lire ! je te conseille l'empreinte de l'ange de Nancy Huston.
    ++

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