mercredi 22 avril 2015

"La Petite Fille qui aimait la lumière" - Cyril Massarotto, Coup de coeur



La Petite Fille qui aimait la lumière, Coup de coeur.



De Cyril Massarotto, édition Pocket 2012, roman

Résumé:

Barricadé dans sa maison au cœur d une ville déserte, un vieil homme prend des risques fous pour recueillir une petite fille blessée. L enfant ne parle pas, elle ne prononce qu' un mot : Lumière, elle qui a si peur du noir. Alors le vieillard parle, il lui raconte la beauté de la vie d avant, les petites joies du quotidien, son espoir qu' on vienne les délivrer. Il lui enseigne la possibilité d un avenir, quand elle lui offre de savourer le présent. Cyril Massarotto explore avec toute la finesse et la profondeur à laquelle il nous a accoutumés depuis son premier livre, Dieu est un pote à moi, la relation filiale qui se noue entre ces deux êtres que tout oppose.

Mon avis :

Peux t on à ce point s'imaginer sortir d'un livre aussi troublée? Tournant les dernières pages, je me suis surprise à essuyer les larmes sur mes joues, coulant en silence, sans sanglots douloureux. Avec juste ce qu'il y a de pudeur et de reconnaissance envers cet auteur de m'avoir fait partager cette histoire.
L'humanité a basculé dans l'horreur, un jour ou les autres se sont décidés à éradiquer les humains : comme un signal, au même moment, des personnes ont profanés des cœurs, meurtrissant avec plus de hardiesse et de tourments les corps des petites filles. Les survivant sont traqués, certains trouveront des refuges, d'autres non. L'auteur n'en dira pas plus, sans nommer la ville ou le pays, mettant le doigt sur la possibilité égale d'un tel retournement de situation dans nos sociétés.
Les enfants se sont regroupés, dans les profondeurs de la ville, dans les égouts. Ils survivent tant bien que mal dans une anarchie telle que les enfants loin de s'unir, s'entredéchirent malgré tout pour survivre. C'est de là que vient Lumière. Elle porte très bien son nom, cherchant chaque petite étincelle pour ne pas être happée par l'obscurité.
Lui, il survit dans ce monde, en essayant de faire le moins de bruit possible de ne pas se faire repérer. Mais un jour, de sa fenêtre, il voit Lumière, sont corps meurtri, sale, recroquevillée sur elle même. Il brave le danger et part la chercher et la ramener en sécurité. Et c'est avec lui qu'elle restera pendant de longs jours.
Au début apeurée, s'installe progressivement une ambiance réconfortante, sécurisante qui permette à Lumière de découvrir le monde d'une façon différente que les affres de ce qu'elle vivait "en dessous". La relation qu'ils tissent est touchante, rassurante en même temps pour nous lecteur de voir des étincelles d'humanité dans un monde ravagé d'inhumanité.
Cette histoire est touchante, merveilleuse par moment, on y rit, on pleure, on angoisse à l'idée de ce qui se passera lorsqu'on tournera la page. Et on espère, on espère que cela ne se produise jamais dans notre réalité, tout en ayant conscience que cela est vécu par d'autres populations dans le monde. Car cette réalité, dépeinte sous les traits d'un vieille et d'une petite fille, elle n'a pas d'identité. On souffre de cette prise de conscience car au quotidien, on aimerait juste se mettre des œillères et se dire que l'être humain n'est pas capable de tout cela. Et pourtant...
De plus, il n'y a aucune description des horreurs commises, mise à part d'une scène de mise à mort. Cela rend justement l'imagination plus fertile, et on s'empêche de s'imaginer le pire.
J'ai découvert la plume de Cyril Massarotto avec "Dieu est un pote à moi". J'ai enchainé ensuite ses romans. J'ai également eu la chance de le rencontrer à la foire du livre de Saint Louis en 2014. Une rencontre charmante, simple et attentive pour la lectrice que j'e suis.
C'est d'ailleurs ce qui fait pour moi la subtilité de son écriture : il n'y a pas de grandiloquence, de longs monologues d'où l'esprit ressort amoindri par fatigue de compréhension (comme je viens de le faire hein ^^), mais au contraire, les mots se suffisent à eux même. Il va droit au but, sans s'encombrer de grandes phrases ou de longues descriptions. ce qu'il dit est suffisant pour se faire une idée des lieux, et on ne tourne pas autour du sujet pendant 400 pages.

En bref :

Si vous avez une librairie pas loin de chez vous, il est tant d'aller faire un achat, comme ça sur un coup de tête... Ce livre, je l'ai aimé, et je l'aime encore...

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